Paris : la valse des théâtres privés et des repreneurs

Successions, rachats, batailles juridiques, appétits d’investisseurs : le marché des Théâtres parisiens privés, en difficulté, est particulièrement mouvementé.

Alors que le Gymnase Marie-Bell traverse un imbroglio judiciaire, plusieurs théâtres parisiens pourraient, eux aussi, changer de propriétaires.

C’est l’un des théâtres privés des grands boulevards (Xe arrondissement) les plus mythiques, et l’un des plus convoités. Le Théâtre Gymnase Marie-Bell, qui a abrité des artistes comme Jean Cocteau, Marcel Pagnol, Sacha Guitry ou Jean Genet, suscite toutes les convoitises. La grande salle à l’italienne de 750 places, complétée par deux petites de 90 et 160 sièges, a longtemps été dirigée par la tragédienne Marie Bell, puis par Jacques Bertin, disparu en juillet dernier. Il avait entamé des démarches pour céder l’exploitation au producteur Jean-Marc Dumontet, propriétaire de la salle Gaveau, du Théâtre Bobino ou encore du Théâtre Libre.

Une bataille judiciaire en cours

Mais peu avant le décès de Jacques Bertin, sa petite-fille, Daphné Topal, décidée à reprendre les rênes du théâtre avec sa quinzaine de salariés, s’est imposée. Éconduit, Jean marc Dumontet a lancé une procédure judiciaire.

Entre-temps, la situation financière du Gymnase s’est dégradée, et, le 8 octobre dernier, le tribunal de commerce a nommé un administrateur provisoire pour éviter sa mise en redressement judiciaire.

Plusieurs salles en difficulté à Paris

D’autres salles en difficulté dans la capitale sont candidates à la revente comme le Théâtre de Paris (IXe) et Le Théâtre de la Michodière (IIe), dirigés par Marc Ladreit de Lacharrière. Le cas du petit Théâtre Daunou (IIe) inquiète également. L’ancienne scène incontournable du boulevardier et de l’opérette, détenue actuellement par le groupe immobilier 6e Sens, devait rouvrir en septembre 2023. Aucun calendrier fiable ne semble pour l’instant se dessiner.

Source : Challenges.fr